LES PREMIERS JOURS A POKHARA
"Pokhara est situé à 884 mètres d'altitude et a une population de 250 000 habitants. Située au bord d'un lac vert profond, nichée au coeur de montagnes boisées et dominée par les pics de l'Himalaya, Pokhara est une ville à deux visages. Lakeside, le quartier le plus visité par les touristes, est une sorte de Thamel (un quartier de Katmandou) décontracté, qui aurait troqué ses gaz d'échappement pour l'air pur des montagnes et ses motos pour des canots. L'autre Pokhara comprend un centre-ville fourmillant de tous les commerces modernes, avec tout de même quelques exemples d'architecture newar ancienne.
Les voyageurs harassés par trois semaines de trek ou un interminable trajet en bus trouveront repos et loisirs dans le charme décontracté de Lakeside. Idéale pour recharger ses batteries, la ville offre également la possibilité de pratiquer toutes sortes de sports d'aventure. C'est d'ailleurs l'un des meilleurs spots de parapente au monde, ainsi que le point de départ pour les célèbres treks à travers l'Annapurna."
Lonely Planet
Départ prévu à 7 h 30, mais il faut être prêt à 7 h, le temps de charger les sacs sur le toit et que tout le monde arrive. Le car, nous prend juste devant la porte de l'hôtel, quoi rêver de mieux ?!!
Le bus "touriste" ! Chargement des sacs, ouf ! J'aperçois le mien !
C'est parti pour 7 heures de trajet, avec ses arrêts, que j'attends avec impatience... à cet instant-là, je rêve d'être une népalaise. J'ai à peine de quoi mettre mes jambes !
Et c'est la meilleure place, que l'occidental a,
car il peut allonger ses jambes !!?
Et évidemment, pour ceux qui en ont besoin, distribution de petits sacs en plastique... c'est vrai, j'avais complètement oublié cet usage : pour moi, ça ne sera pas la peine, MERCI.
Au début, de nombreux arrêts pour prendre des personnes au passage et en descendre d'autres... un vrai va et vient, où personne n'est agglutiné dans l'allée, mais par contre, ils sont tous assis, serrés autour du chauffeur !?!
Et là, au bout de quelques minutes de route, c'est la nécessité du sac en plastique, pour certains et encore, nous n'avons pas commencer les grands virages. Et oui, il y a le mal de la route ! Je suis très heureuse, car mes différentes voisines, n'ont pas eu ce mal... elles ont été adorable, me voyant pas à l'aise, elles bougeaient leurs jambes, pour que je puisse étirer les miennes d'au moins 10 cm. Nous roulons, à travers un magnifique paysage, même si le temps est couvert. Nous longeons une rivière, avec ses ponts suspendus, ses rizières à perte de vue et ses collines luxuriantes.
Arrêt sur la route, pour manger... comme en Inde ou dans les différents pays d'Asie que j'ai visité, nous nous arrêtons souvent, à n'importe quelle heure pour manger ou autre. En ce qui me concerne, pliée en 2 et ce n'est pas l'expression, c'est vraiment au sens propre du terme, c'est pour me dégourdir les jambes. Je n'ose même pas imaginer dans quel état elles sont. Je suis sûre, que je peux faire concurrence à la schtroumpfette, pas toi "CheChe", mais la vraie... tellement, que j'ai des bleus. Pour oublier, ne serait-ce que le temps d'une pause, je vais me laisser tenter, par cette délicieuse nourriture, dont je ne connais absolument rien, ni le nom, ni ce que c'est.
Difficile, quelquefois, la vie népalaise...
Ca y est, me voilà arrivée à Pokhara ! Avec l'aide d'un militaire en permission, qui officie en Inde, je vais pouvoir retrouver Anne-Claude et Moïse. Puisque n'ayant pas de portable et ne connaissant absolument pas la ville, il a "joué" à l'interprète... grand merci.
C'est sous une pluie fine, au coin d'un carrefour, que nous nous retrouvons... Anne-Claude, que je connais qu'à travers les mails que nous nous échangeons depuis plusieurs jours et dont je vous parle depuis le précédent article. Elle est la cousine de Jérôme (celui, qui m'a offert le porte clé : thermomètre, sifflet et boussole). Elle vit au Népal depuis 5 ans, avec son ami Didier, que je n'ai pas eu la chance de rencontrer car il est en France pour les calendriers, nécessaires à leur association et de leur fils : Moïse, âgé de 7 ans et futur "inventeur".
Première soirée, autour d'un poulet au coco et d'un bon verre de vin rouge, en provenance d'Australie... avec son amie Mélinda, une expatriée également, d'origine Néo-Zélandaise (j'y serai au mois de février) avec ses enfants et de Valérie, une française, qui loge également chez Anne-Claude. Repas délicieux, comme à chaque fois lorsque Anne-Claude cuisine.
Moïse en premier plan, avec Anne-Claude, Valérie, Mélinda et ses 2 enfants
Là aussi, quoi rêver de mieux pour une première soirée !
Le lendemain, pour la fête de Dasain nous devions aller au village, que l'association "himagine", créée par Anne-Claude, Didier et une petite équipe, a et aide. Malheureusement, c'est tombé à l'eau... et là aussi, c'est au sens propre du terme. Il pleut des cordes ! Heureusement que dans ma "bible", ils disent bien que la meilleure période pour visiter le Népal sont les mois d'octobre et novembre : journées chaudes et ciel dégagé. Apparemment, cette année, la mousson n'a pas apporté beaucoup d'eau et quelques personnes, disent même, que cela viendrait de l'Inde et de son typhon... dois-je me sentir visée, moi qui arrive d'Inde ?!!! Ce n'est que partie remise, enfin je l'espère !
Pour Valérie, c'est son dernier jour, elle repart demain matin, direction Katmandou. C'est une jeune française de 25 ans, qui a passé 10 jours de vacances au Népal et qui travaille au Bangladesh. Elle est sur un projet d'accès à l'eau potable en zone rurale porté par une joint venture entre la société française Veolia et Grameen. Il faut savoir, que c'est un pays dont la nature a été généreuse, car elle ne manque pas d'eau douce et que son sous-sol, regorge de nappes phréatiques relativement peu profondes, donc facilement accessibles. Mais là où est l'énorme problème, c'est que pour une raison essentiellement géologiques, la presque totalité de ces nappes (environ 83 %) est contaminée par l'arsenic, dans des proportions dangereuses pour la santé. Aujourd'hui, entre 30 et 80 millions de bangladais sont ainsi exposés aux conséquences parfois mortelle de l'arsenicose. C'est pour toutes ces raisons, que le 1er avril 2008, Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix en 2006 et fondateur de Grameen Bank au Bangladesh, et Antoine Férot, PDG de Veolia Environnement officialisaient la Grameen-Veolia water Ltd, société commune destinée à fournir des solutions adaptées d'accès à l'eau potable pour les populations rurales les plus démunies du pays.
C'est sur le principe "social business" établi par son fondateur Muhammad Yunus, qui lui a valu le prix Nobel de la Paix, que ce sont basés la Grameen-Veolia water Ltd, pour aider les bangladeshis. Cela consiste à adapter les mécanismes de l'économie de marché aux populations les plus pauvres pour apporter des solutions durables, plutôt que de les en exclure par l'assistanat ou des subventions non pérennes.
En juin 2009, mise en route d'une usine de traitement de l'eau à Goalmari Union, un village à une soixantaine de kilomètres de Dhaka (la capitale). Les équipements ont été construits localement sur la base du savoir-faire transféré par Veolia Eau aux populations locales et une dizaine d'emplois ont été créés. Actuellement, cette usine dessert 2 villages, par son réseau de plus de 40 bornes fontaines, plus de 6 000 habitants ont désormais accès quotidiennement à une eau saine.
En 2011, production dans l'usine de Goalmari, de bonbonnes de 20 litres, qui sont acheminées jusqu'à Dhaka par bateau, via des sociétés de distribution locale.
Selon le précepte du social business : "pas de perte, pas de dividende", les bénéfices réalisés par la vente de l'eau potable à Dhaka sont intégralement réutilisés pour développer le projet et ensuite le dupliquer sur d'autres villages.
C'est au sein d'une équipe globale de plus de 50 bangladeshis que Valérie évolue quotidiennement. Immergée dans la culture du pays, elle fait le lien entre les différentes parties prenantes du projet, soutient les équipes sur le terrain tant à Dhaka qu'à Goalmari et dessine avec les principaux dirigeants l'avenir du projet.
Un grand merci, à toi Valérie, de m'avoir fait découvrir ce côté du Bangladesh, que je ne connaissais pas, ainsi pour les corrections que tu as apportées. Bonne continuation, dans cet excellent projet.
Le lendemain, le temps ne s'arrange toujours pas... les différentes prévisions météorologiques, lues sur internet, aucune ne dise pareille ! Si cela continue, tout en discutant avec Anne-Claude, je vais devoir prendre la direction de la région de Katmandou, car avec un tel temps à Pokhara, il n'y a pas grand chose à faire, contrairement à la capitale. En attendant, je vais essayer de me mettre à jour sur le blog, car avec les nombreux problèmes d'électricité en Inde, j'ai beaucoup de retard. Et, je vais en profiter aussi, pour faire une petite virée à pied, emmitouflée dans mon kaway, jusqu'au musée international de la montagne (IMM).
"Il a été créé dans le but d'archiver, de documenter, de présenter et de répertorier l'évolution mondiale de l'ensemble des activités de montagne du passé jusqu'à nos jours, il reçoit de par le monde le soutien de nombreux clubs et associations d'alpinismes et de donneurs privés. Le musée fut fondé par l'association népalaise d'alpinisme (NMA) sur le thème : l'homme, la montagne et les activités de montagne dans le monde et s'organise autour de ce thème."
Internet
Le musée se divise en 3 salles d'exposition :
- La salle des populations de montagne : elle présente les différents costumes, coutumes, traditions, patrimoines et cultures, ainsi que les modes de vie. Avec des clichés, qui montrent la population rurale Occidentale et ses équipements, datant il y a 50 ans et celle du Népal, dans les villages d'aujourd'hui... il n'y a aucune différence.
- la salle des montagnes du monde : elle inventorie les 14 sommets de plus de 8 000 mètres et explique l'évolution géologique liée à l'origine des systèmes de montagnes. Nous pouvons également y découvrir, la faune et la flore de l'Himalaya.
- la salle des activités de montagne : elle revient sur les ascensions et les explorations les plus marquantes des régions montagneuses, avec les photos des plus célèbres alpinistes du monde entier, de leurs outils et effets personnels, pour les premiers. Malgré certaines controverses sur cette expédition, il ne faut pas oublier, que le premier sommet de plus de 8 000 mètres jamais atteint, est française : cocorico ! Mais seul, Maurice Herzog et Louis Lachenal, l'ont gravi, par la face Nord, sans oxygène : l'Annapurna I (8 091 mètres), le 3 juin 1950. Ce qui me permet de faire une parenthèse, sur cette expédition, avec une recherche un peu plus approfondie sur internet, éh oui, je ne fais pas que de me balader, je fouille aussi dans cette "machine encyclopédique".
Ils ont été les pionniers en la matière, car le Népal n'était pas encore ouvert et ils ont dû demander des autorisations spéciales pour y rentrer. A l'époque, pas de route, pas de véhicule, ils ont commencé à marcher dés la frontière indienne. Dans les villages traversés, les habitants n'avaient jamais vu de "blanc" auparavant... et aujourd'hui, en l'espace de 60 ans, ils voient des trekkers venant des 4 coins du monde. Aucune carte précise de la région n'existait. Ils ont dû faire des semaines et des semaines de reconnaissance, avant d'installer un camp de base. Maintenant, les expéditions qui tentent les grands sommets, savent exactement par où passer, sauf bien évidemment, ceux qui tentent des nouvelles voies... et ils ont des moyens de communication entre chaque camp, qu'en 1950, c'était papier, crayon et un sherpa qui descendait ou montait, pour délivrer le message, cela pouvait prendre des jours. Ce succès, Ils l'ont payé très cher ! Au moment de la descente, ils se sont retrouvés coincés sous une tempête, Herzog a perdu ses gants et donc y perdra ses doigts et avait les pieds complètement congelés... ses orteils seront amputés, ainsi que ceux de Lachenal. Ils ont été secourus par d'autres membres de l'expédition et ont mis plusieurs jours à redescendre les camps successifs. Pris dans une avalanche, ils ont survécu, mais plusieurs y ont perdu leurs lunettes... avec la réverbération de la lumière sur la neige, ils sont vites devenus quasiment aveugles.
A ce jour, l'Annapurna, reste le "8 000 mètres" le plus dangereux de la chaîne Himalayenne, avec un taux de mortalité le plus élevé : 1 mort, pour 2 ascensions réussies, alors que pour le K2 c'est 1 pour 4 et pour l'Everest c'est 1 pour 9.
Pour l'Everest (8 848 m), il a été conquis en 1953, par un néo-zélandais Edmund Hillary et son "sherpa" Tensing Norgay, qui est devenu une légende vivante au pays. Mais là, mystère, puisque nous ne serons jamais, si ils ont été les premiers ou les deuxièmes à atteindre le sommet... car en 1999, une expédition a retrouvé le corps de Mallory, congelé un peu avant le sommet. Mallory, accompagné d'Irvine, étaient des alpinistes britanniques, qui ont disparu en 1924, en tentant l'ascension. De fait, personne ne sait si il est mort en grimpant, ou en redescendant de l'Everest. Son appareil photo a été recherché, mais jamais retrouvé.
L'Everest, fait l'objet de toute une série de record :
- L'homme qui a atteint le sommet le plus de fois : un "sherpa" népalais (21 fois)
- L'ascension la plus rapide depuis le camp de base : moins de 11 heures
- L'homme qui est resté le plus longtemps au sommet : 21 heures
- L'homme le plus âgé à atteindre le sommet : 77 ans
- Et bien évidemment, la personne la plus jeune : 13 ans
Cette salle, est également dédiée aux activités de montagnes telles que la randonnée et l'alpinisme, et retrace de manière intéressante l'évolution des équipements d'alpinisme. Ainsi que les photos des plus grands grimpeurs au monde, avec leurs palmarès : c'est édifiant !
Et nous pouvons également voir, le scalpe d'un "yéti"... là aussi, le sujet est à controverse ! Existe-t'il - n'existe pas ?!! Tout le monde a son avis là-dessus.
Le lendemain, la pluie a cessé, ouf ! Mais le ciel est toujours couvert ... ça ne sera pas pour aujourd'hui, que je vais apercevoir mon objectif du Népal, qui a d'ailleurs changé. Ce sera, l'ascension du Machhaphuchhare, qui signigie "queue de poissson" en népali, un sommet à 6 997 mètres ! Je sais, l'altitude est moindre que l'Annapurna I. Ce changement de cap, n'est pas dû à une sous-estime de mes capacités, qui m'aurait fait revoir mes prévisions à la baisse. C'est tout simplement, en faisant mes recherches sur l'Annapurna I, que je me suis rendue compte, que de toute évidence, ce nom sera éternellement associé à celui de Maurice Herzog et que je serai une, parmi tant d'autres... quoique, je pourrais peut-être établir un nouveau record : être la première personne à le gravir, souffrant d'acrophobie sévère ! Mais non, j'ai beaucoup mieux... ce "Macchapucchre ou Machhaphuchhare" ! "Il est réputé pour n'avoir jamais été gravi jusqu'au sommet. L'unique tentative attestée fut celle, en 1957, d'une équipe britannique conduite par Jimmy Roberts. Deux membres de cette expédition, Wilfrid Noyce et David Cox, grimpèrent jusqu'à environ 50 mètres du sommet, par la face nord, mais ne terminèrent l'ascension. En effet, ils avaient promis de ne pas mettre pied sur le sommet. Après cela, la montagne fut déclarée sacrée et interdite aux grimpeurs. Selon la religion hindoue, elle serait la demeure de Shiva."
Internet
Avec Anne-Claude et Moïse, nous allons pouvoir aller du côté du quartier du Lakeside. Petite pause déjeuner chez son amie au "Restaurant-massage", au bord du lac Phewa Tal, qui est le deuxième lac du pays par la taille.
Le Phewa Tal, pris par Moïse
Vraiment un petit coin de paradis, dans cette tourmente qu'est le coin du Lakeside !
Technique pour attirer le papillon... dommage, c'est un papillon gourmand !
Un petit tour, au bord de ce lac, pour faire la digestion...
A très bientôt, pour d'autres histoires... Take Care Yourself !
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