HOI AN
LA VIEILLE VILLE ET SA MODE
"Hoi An est une ville historique pleine de charme - peut-être la plus ravissante du Vietnam. Jadis, port de première importance, elle tire aujourd'hui avantage de son architecture et de son cadre exceptionnel, en bord de fleuve. Mieux encore : la ville est peu touchée par le fléau de la circulation et de la pollution.
C'est au hasard que Hoi An doit sa belle allure de cité provinciale historique. Si le Thu Bon ne s'était pas trouvé asséché à la fin du XIX ème siècle, empêchant les navires d'accéder aux docks, la ville aurait très certainement un visage très différent aujourd'hui. Un siècle durant, son importance a décru, jusqu'à sa renaissance dans les années 1990 avec le développement du tourisme. Aujourd'hui, Hoi An est à nouveau une ville cosmopolite, l'une des plus riches du pays, un haut lieu de la gastronomie et l'un des foyers du tourisme au Vietnam.
Ce retournement de fortune a préservé la vieille ville et son très riche patrimoine - maisons de marchands japonais construites de guingois, temples chinois et anciennes maisons de thé - même si les espaces autrefois occupés par des maisons ou des rizières ont peu à peu cédé la place à des commerces. Les bars, les hôtels de charme, les agences de voyage et les boutiques de prêt-à-porter font vraiment partie de la ville. Mais il suffit de se rendre jusqu'au marché et à la péninsule voisine d'An Hoi et de l'île Cam Nam pour découvrir un paysage tout à fait différent. Encore quelques kilomètres et vous trouverez de superbes balades à faire, qui vous emmèneront vers des plages ou des paysages parmi les plus beaux du pays.
Histoire :
On a récemment découvert à Hoi An des fragments de céramique vieux de 2 200 ans : ce sont les plus anciens vestiges d'occupation humaine, que l'on attribue à la civilisation Sa Huynh, apparentée à la culture de Dông Son du Nord du pays et datant de la fin de l'âge de fer. Du II ème au X ème siècle, ce fut un important port maritime du royaume du Champa, et les archéologues ont découvert aux alentours les fondations de nombreuses tours cham.
En 1307, le roi cham épousa la fille d'un monarque de la dynastie des Trân et fit don aux Vietnamiens de la province de Quang Nam. A sa mort, son successeur contesta la légitimité de ce présent et entreprit de récupérer la province. Pendant plus d'un siècle, la région fut donc en proie au chaos. Au XV ème siècle, la paix revenue, le commerce put reprendre normalement son cours. Durant les 4 siècles suivants, Hoi An - connue sous le nom de Faifo au temps des premiers marchands occidentaux - fut l'un des principaux ports internationaux d'Asie du Sud-Est. Chinois, Japonais, Néerlandais, Portugais, Espagnols, Indiens, Philippins, Indonésiens, Thaïlandais, Français, Britanniques et Américains vinrent tous s'y approvisionner en soie, étoffes, papier, porcelaine, thé, sucre, mélasse, noix d'arec, poivre, plantes médicinales chinoises, ivoire, cire d'abeille, nacre, laque, soufre et plomb.
Au printemps, les navires Chinois et Japonais étaient poussés vers le Sud par les vents de mousson. Ils séjournaient à Hoi An jusqu'à l'été, reprenant la mer avec les vents du Sud. Au cours de leurs 4 mois en ville, les marchands louaient sur le front de mer des maisons qui leur tenaient lieu à la fois d'entrepôt et de résidence. Certains d'entre eux y installèrent par la suite des représentants habilités à gérer leurs affaires sur place le reste de l'année : c'est ainsi que s'implantèrent les premières colonies - à l'exception toutefois des Japonais, auxquels leur gouvernement interdit dés 1637 tout contact avec le monde extérieur.
C'est à Hoi An que vint s'implanter la première colonie de Chinois du Sud. les hoi quan Chinoises (maisons communes des congrégations) jouent encore, à l'heure actuelle, un rôle essentiel auprès de la population Chinoise du Sud, dont une partie fait parfois de longs voyages pour venir assister aux célébrations de Hoi An.
Ce fut par Hoi An que le christianisme pénétra au Vietnam. De tous les missionnaires du XVII ème siècle, le plus célèbre fut le père Alexandre de Rhodes, inventeur du quôc-ngu, l'alphabet romanisé qui transcrit toujours le vietnamien aujourd'hui.
Presque entièrement détruite par la révolte des Tây Son entre les années 1770 et 1790, Hoi An fut reconstruite et garda son statut de plaque tournante commerciale jusqu'à la fin du XIX ème siècle. Toutefois, l'ensablement du fleuve Thu Bon (Cai), qui relie Hoi An à la mer, commença à gêner la navigation ; Danang (Tourane) éclipsa dont peu à peu Hoi An en tant que port et centre du commerce.
A l'époque coloniale, Hoi An était un centre administratif. La ville n'a quasiment pas été touchée par les bombardements pendant la guerre du Vietnam, les deux camps ayant convenu de la présérver. La vieille ville a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 1990, et il existe aujourd'hui une législation très stricte destinée à préserver cette architecture unique.
Lonely Planet
Installée dans l'hôtel, je prends connaissance du règlement intérieur. Comme partout, il est mentionné qu'il est interdit de laver ses vêtements dans la chambre, ainsi que de manger, etc., puis une phrase m'interpelle : "Interdiction d'emmener des armes, de la dynamite, des explosifs et des bombes"... Ah bon ? Si j'avais su que dans les autres endroits c'était possible, j'aurais emmené mon ravitaillement. Comme quoi, nous ne sommes jamais assez au courant des choses !
Hoi An, sera sous le signe des averses. Mais entre deux ou dessous, cela ne va pas m'empêcher de découvrir cette magnifique ville et ses alentours. Chevauchée sur mon vélo et sous une pluie battante, le sketch de Dany Boun sur le k-way, se rappelle à moi et prend tout son sens... difficile de tourner dans une rue ou de traverser la route, avec la capuche sur la tête !
Hoi An est aussi, la ville du sur mesure. Les tailleurs, ce n'est pas ce qui manquent ! Très connue dans ce domaine, les touristes y affluent et ont inscrit cette ville comme "la" halte obligatoire. Même si ces jours-ci, la mode sera "la cape de pluie"... averses obligent ! Nous pouvons acheter sur place ou choisir son modèle, et en quelques jours (voire quelques heures), nous voilà avec une nouvelle garde robe. Surtout, bien évidemment vérifier la qualité du tissu et de ses coutures. De plus, plus le temps de travail est réduit, plus les retouches sont difficiles à apporter... sans parler des conditions de travail !
Les volets : des lattes en bois empilées
Le "Têt" se prépare...
les rues... aux couleurs du "Têt"...
Rien de tel que le marché, pour bien s'imprégner dans l'ambiance d'une ville... et surtout, observer la population qui la fait vivre.
Le repas... à toute heure et n'importe où !
Bon appétit...
"Le pont couvert japonais, est devenu le symbole moderne de Hoi An. C'est la communauté Japonaise de Hoi An qui, en 1593, construisit un premier pont à cet emplacement, afin d'établir une voie de communication avec le quartier Chinois situé sur l'autre rive.
D'une solidité à toute épreuve, il fut apparemment conçu à l'origine, pour résister aux tremblements de terre. Au fil des siècles, son ornementation est restée relativement fidèle au raffinement du style Japonais. Les Français avaient aplani la chaussée pour faciliter le passage des véhicules, mais les grands travaux de rénovation entrepris en 1986 lui ont rendu sa forme convexe originelle.
Les accès du pont sont gardés par des statues exposées aux éléments : d'un côté 2 singes et, de l'autre, 2 chiens. 2 légendes justifient la présence de ces sentinelles. Selon la première, ces animaux faisaient l'objet d'un culte particulier, car nombre d'empereurs Japonais étaient nés sous le signe du Chien ou du Singe. Quant à la seconde, elle affirme que la construction du pont commença lors d'une année du Singe pour s'achever une année du Chien. Une stèle énumère les noms des Vietnamiens et des Chinois ayant contribué à financer sa rénovation. Ces inscriptions sont rédigées en chu nho (caractères chinois), l'écriture nôm étant encore peu usitée dans cette région.
Si l'accès au pont est gratuit, il vous faudra un billet pour visiter le petit temple, assez modeste, construit sur sa partie Nord. Selon la légende, il existait jadis un monstre géant du nom de Cu, dont la tête se trouvait en Inde, la queue au Japon et le corps au Vietnam. Chacun de ses mouvements provoquait au Vietnam une série de catastrophes naturelles. Les habitants auraient alors érigé un pont sur le "talon d'Achille" de la bête, afin de la tuer. Après sa mort, la population, prise de pitié, aurait construit ce temple pour rendre hommage à son âme. Au-dessus de la porte est construit le nom qui lui fut attribué en 1719, Lai Vien Kieu (pont des Passants du lointain), qui n'a jamais réellement réussi à détrôner l'appellation d'origine."
Lonely Planet
Le côté vieille ville d'Hoi An, se constitue d'énormément de pagodes et de maisons communes. Arrêt dans l'une d'entre elles : Maison commune des 5 congrégations. "Fondée en 1773, cette maison commune accueillait les 5 congrégations Chinoises de Hoi An : Fujian, Canton, Hainan, Chaozhou et Hakka. A droite de l'entrée, on remarque les portraits de résistants Chinois, morts pendant la Seconde Guerre Mondiale et héros au Vietnam. Le temple principal, bien restauré, est un ravissement des sens, avec ses spirales d'encens qui s'élèvent, ses divinités aux airs démoniaques, ses dragons et sa laque rouge omniprésente. Il est dédié à Thin Hau."
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Dommage, que je ne puisse pas vous faire
partager les senteurs...
Cua Dai, est la plage la plus proche d'Hoi An, soit environ 2 km. C'est sur le chemin, que je vais assister à mon plus grand défilé de cape de pluie ! Qu'il soit uni ou à pois ; utilisé pour une, voire 2 personnes en même temps ; sur scooter, à vélo, ou dans les champs... ce vêtement vous sera indispensable, en ces jours de mi-janvier !
Je retire le zoom de l'appareil, et décide d'aller voir ce qui se passe de plus près. Ce sont des cérémonials, 15 jours avant, pour le têt. Tout ce qu'ils font : brûler des "faux" billets d'argent (dollar, dong,...), des photocopies de textes, ... sont des dons à dieu.
Une d'entre elle, me fait goûter à ce qu'il y a sur la table. Qu'est-ce que c'est ? Je n'en sais rien ! Ils ne parlent pas un mot d'anglais et qu'importe, dans certaines situations, il n'y a pas besoin de communiquer avec des mots... et à vrai dire, cela m'arrange quand c'est l'anglais !
Ce que je tiens dans la main, sur la photo ci-dessous, c'est un genre de pomme de terre et d'un morceau de sucre roux. En repartant, j'aurai droit à mon petit sac de provision !
La vendeuse du baume de tigre ! C'est plein de babioles... mais c'est LOURD !
Le produit-phare en Asie ...
La plage est quasiment désertique et la baignade interdite... ah bon ? Pourquoi ?!!
Je profite d'une petite accalmie, pour rentrer.
Passagère arrière, assise
telle une Amazone !
C'est assise derrière le scooter de la gérante de l'hôtel (pas en Amazone, enfin pas encore ), mon gros sac sur le dos et mon 2 ème sac, devant elle ; dépassant d'une tête ce petit bout de femme dynamique ; chargées comme des mulets, que nous sillonnons les rues de Hoi An, direction la gare routière, où je vais prendre le bus direction... la prochaine ville
!
A bientôt, dans la prochaine ville, pour d'autres histoires... Take Care Yourself !