POKHARA I
UNE SORTIE VTT
Direction le Lakeside, pour louer un vélo, histoire de se dégourdir les jambes. Les locations de VTT, ce ne sont pas ce qui manque... je ne dois pas tomber sur les bonnes, car à chaque fois que je demande un casque, ils me répondent "pas besoin, la route est facile" ! Ok, alors comment dire, même si la route est belle, plate, goudronnée, ce qui n'est pas le cas... un casque est toujours utile. Mais là, où c'est primordial d'en avoir un, c'est que ce sont tous des VTT made in China et croyais-moi, pour en avoir déjà loué, au Laos notamment, c'est VITAL ! Même les conducteurs de moto en ont... bon d'accord, c'est obligatoire. Par contre, pas pour les passagers... faut pas exagérer non plus ! Après l'essayage de l'engin, où je constate que j'ai les 2 premiers plateaux : "c'est déjà ça !", comparé au Laos, où je n'avais que le premier... moulinage à fond ! C'est parti, pour une virée le long du Phewa Tal, par le nord, jusqu'à Ghatchhinda... le village au bout de la route, le reste se fait uniquement à pied.
L'autoroute du ciel !
Ma monture chinoise
Une des pistes d'atterrissage
Vue très lointaine, sur la "Pagode de la Paix",
une prochaine destination
Les rizières
Arrêt sur une drôle d'embarcation... à ce rythme là, avec des arrêts toutes les 5 minutes, je vais rentrer en pleine nuit ! Surtout, que je ne sais absolument pas pour combien de temps j'en ai, ni le nombre de kilomètre (à ce moment là).
Le bac népalais...
C'est là, que je rencontre Sylvain, un compatriote. Il est marié avec une Népalaise, vit à Paris et vient tous les ans, pour voir la belle famille. Il me dit, que le Népal a beaucoup changé, en l'espace de 5-10 ans. A Pokhara, les guesthouses, les restaurants, les magasins d'équipements pour treks et autres, les agences de treks, les magasins d'alimentation... se construisent à profusion, sans parler de la multiplication des transports, etc. et de certaines pratiques, qui je suis sûre, n'existaient pas il y a quelques années au Népal.
Sur mon parcours, qui n'est pas très touristique pourtant, car je n'ai pas croisé beaucoup d'étranger, dans certains petits villages que j'ai traversés, j'ai été tristement surprise de voir des enfants qui jouaient dehors ou sortir de leur maison en me voyant, et venir vers moi pour me réclamer : "give me a pen" (donnes moi un crayon) ; "give me money" (donnes moi de l'argent) ou "take me picture" (prends moi en photo) et en échange, faut donner de l'argent... et quelquefois, sans même un "namaste". Pour les crayons, je n'en avais pas, mais pour le reste, bien sûr que je leur répondais non... mais ils n'abandonnent pas : "chocolat, bonbons ?". C'est assez difficile parfois, car on voit vraiment des personnes dans la misère, mais si nous donnons, nous tombons dans un système d'assistanat, qui n'est bien sûr pas une solution et qui a pour seul intérêt, de soulager sa propre conscience. De manière générale sur la mendicité, d'après ma bible, "l'aumône est une vieille tradition de l'hindouisme et du bouddhisme, mais elle repose également sur l'idée que les étrangers donnent sans compter. Des groupes de mendiants à l'angle des rues touristiques usent des ficelles habituelles pour subtiliser leur argent aux visiteurs. Une pratique, que la plupart des Népalais (et des voyageurs), jugent dégradante et qui génère des rapports malsains. Mais, au milieu se trouvent aussi des personnes qui sont véritablement dans le besoin. Et si on veut contribuer à améliorer le sort des malheureux, il est préférable de s'adresser à une ONG ou associations."
Sylvain, est profondément déçu de cette mauvaise évolution, et revient uniquement pour les raisons familiales, mais plus pour l'amour du pays. C'est vrai, au fur et à mesure que je voyage, cela fait quelques années maintenant, je me pose toujours cette question : quel impact avons nous ? Je sais, que les pays et surtout ceux là, ont besoin du tourisme, pour vivre... mais à quel prix et de quel manière ? Nous, nous arrivons pour un mois, avec nos euros et nos dollars, à dépenser, car cela nous parait tellement dérisoire... même si personnellement, je trouve que c'est élevé pour un tel pays... pourtant, actuellement le change est à notre faveur : 1 euro pour 130 roupies népalaises. Mais Anne-Claude me disait, que cela pouvait être 1 euro pour 100 roupies et là, la donne n'est plus la même. Nous faisons ainsi, augmenter le niveau de vie aux personnes qui vivent au Népal, avec tout ce que cela implique... plus de misère, certains quittent la ville car trop cher : c'est le cas du réceptionniste de la guesthouse que j'ai rencontré à Sunauli, qui est originaire de Pokhara mais les conditions de vie, venaient trop dur, etc. Je sais que cela se passe partout dans le monde, même dans notre région en France, où le prix de l'immobilier avait explosé, car les anglais achetaient des ruines à prix d'or, pour les retaper.
Tous ces commerces nous voit arriver, et font ainsi augmenter les prix. En espace de quelques années, ils ont explosé. Et certaines mentalités avec, même si dans l'ensemble, c'est une population super attachante, toujours prête à aider et souriante. Sylvain me disait, que sa femme qui est Népalaise, payait comme une occidentale, car ils savent tous qu'elle est mariée avec un Français et donc : elle "casque" ! Son pays ne la considère plus comme une Népalaise, mais comme un "distributeur à billet". C'est pour cela, qu'elle envoie souvent un des membres de sa famille pour faire les courses. Ce genre de constat, je l'ai eu de nombreuses fois, par des personnes qui ont connu le Népal avant.
"L'Everest souffre d'une trop grande fréquentation. Faisant fi du danger et bernés par des agences sans vergogne, de plus en plus de touristes entreprennent l'ascension sans une condition et une préparation physiques adéquates. Certains jours, on peut assister à des embouteillages au niveau des voies d'accès, qui forment de véritables goulets d'étranglement. Les cas d'hypothermie, parfois mortels, se multiplient.
Par ailleurs, la montagne est jonchée de détritus. Malgré la mise en place de programmes de collecte des déchets, elle ressemble par endroits à une véritable décharge. Selon certaines sources, il resterait encore une centaine de tonnes à évacuer.
On estime que plus de 5 000 personnes auraient atteint le sommet de l'Everest depuis l'ascension historique d'Edmund Hillary et de Tensing Norgay, le 29 mai 1953. Le jugeant défiguré, des alpinistes professionnels préfèrent désormais délaisser le Toit du monde."
"Si le tourisme a contribué à améliorer les standards de santé et d'éducation, et à apporter l'électricité et une certaine prospérité à des communautés parmi les plus isolés du monde, il a également des répercussions considérables sur l'environnement.
La déforestation avance à un rythme sans précédent pour fournir le bois nécessaire à la construction de nouveaux gîtes et au chauffage. Mais c'est aussi dû, à une constante croissance démographique : 1,8% par an (chiffre de 2011)... ce qui veut dire, plus de besoins en terre, en construction, en chauffage,...
De leur côté, les trekkeurs participent massivement à l'augmentation des déchets et l'érosion des chemins de montagne.
Même les bienfaits apparents du tourisme peuvent se révéler néfastes - l'enrichissement de certains villages de l'Himalaya a permis à de nombreux paysans d'accroître la taille de leurs troupeaux de chèvres, de vaches et de yaks... ce qui les conduit à déboiser encore davantage pour ménager des pâturages temporaires."
Lonely Planet
Je ne juge absolument pas, ni ne fais de leçon de morale... ce serait trop démagogique de ma part, car voyageant moi-même, je participe d'une certaine manière à cela. Mais, juste à dire, que si cela continue dans cette direction, avec nos comportements, ils vont droit dans le mur.
J'espère que je n'ai pas trop plombé l'ambiance !?! Mais cela fait également parti du voyage, tout n'est pas rose ! Heureusement, il y a certaines choses qui sont mises en place et j'aime à croire, qu'à chaque problème, il y a une solution !
Sur place, de nombreuses ONG, associations sont mises en place, pour développer des moyens alternatifs qui n'ont pas d'impact négatif sur l'environnement et également, apporter une aide aux personnes dans le besoin. Nous aussi, touristes, pouvons adopter certaines attitudes, pour réduire notre impacte. Je le conçois, ce n'est pas toujours facile, mais si nous voulons garder ce magnifique pays intact et beaucoup d'autres, nous devons faire un maximum attention... ce qui nous empêche pas d'en profiter pleinement !
"Les dépenses de chaque personne, peuvent avoir des répercussions positives si vous fréquentez prioritairement des petits restaurants et des lodges familiaux. Mais également, en choisissant des agences de trekking ou de voyages, ainsi que des lodges locaux qui s'efforcent de réduire leur impact environnemental et culturel.
Nombre d'agences de trekking ou de voyages reversent une partie des leurs bénéfices à des organisations caritatives locales.
Privilégier le commerce équitable, car le Népal, est un pays où 90 % de sa population vit dans des zones rurales sous développées."
Lonely Planet
Un au revoir à mon compatriote et je continue mon chemin... oups ! Petit arrêt forcé .
L'obstacle...
Soit je porte mon vélo et je traverse en marchant sur les pierres, soit c'est comme la "rivière" du décasport de NUaillé, tu pédales à fond avant, tu soulèves les jambes et tu pries que cela ne soit pas trop profond et que tu aies pris assez d'élan pour tout traverser ! J'ai pris la deuxième option... heureusement qu'il fait chaud, mes chaussures et chaussettes, vont pouvoir sécher !
Au retour, j'ai pris beaucoup plus d'élan... c'est passé ! J'ai même eu droit à une prise de vue, par un Américain en moto. Ma traversée à dû le faire marrer... et encore, il n'a pas vu le passage de l'aller !
En raison de la fête de Dasain, qui cette année est du 5 au 18 octobre, de nombreuses balançoires ont été installées, partout dans les 4 coins du pays... pour quelques semaines, car elles s'usent très vite !
Dasain est une fête hindoue. Au Népal, 81% de la population est hindoue ; 11% bouddhiste ; 4% musulmane et le reste : autres. C'est une fête qui célèbre la déesse Durga, qui a anéanti les forces du mal. Dasain, suit un calendrier et une symbolique très précis (mois de septembre ou octobre). Cette divinité hindoue, a été créée à partir de la puissance conjuguée de 30 dieux du panthéon hindou. Ce distingué aréopage avait beaucoup de mal à repousser les assauts du démon Mahisahur, qui avait pris la forme d'un buffle d'eau (ça doit faire peur !). Ils conjuguèrent leurs forces, et c'est ainsi que Durga, vit le jour. On raconte, que la déesse aurait mis 10 jours à abattre le monstrueux Mahisahur et ainsi, à asseoir la suprématie du bien sur la terre.
"Les jours les plus importants de cette fête sont le 9ème jour, où des centaines d'animaux sont sacrifiés et le 10ème jour, où les aînés de la famille et les supérieurs hiérarchiques donnent leur bénédiction."
Lonely Planet
Prières et offrandes, côtoient de sanglants sacrifices. C'est un moment de retrouvailles en famille, de petits cadeaux, etc. et de balançoires . C'est le Noël hindou !
C'est de cette fête que nous devions partager au village avec Anne-Claude, Moïse et Valérie, lundi... le temps en a décidé autrement. Normalement, si tout va bien, nous irons demain et si j'arrive à temps : croisons les doigts !
Le séchoir, made in Népal Le transport en plein air
Encore une autre rivière... avec la pluie qui est tombée les jours précédents, le niveau d'eau est monté. Que faire ? le même chemin par lequel le car passe, est trop long pour s'élancer et en plus, il y a un petit courant. Je jette un oeil à droite, je n'ai pas mon maillot de bain, sur moi !? Puis, sur la gauche, mes chaussures viennent tout juste de sécher. Mais bon, je n'ai pas le choix, il faut bien que je passe, vélo sur le dos et c'est parti...
Je suis fan, de leur ingéniosité ! Dommage que vous ne soyez pas là, les Ginettes volleyeuses...
Et c'est au bout de 2 h 30 de vadrouille, que j'arrive à ma destination finale !
Petit village qui n'a rien d'exceptionnel, mais qui m'a permis de faire, enfin, ma virée en VTT, tout en évoluant dans un décor totalement dépaysant et magnifique... dommage, que la chaîne Himalayenne ne soit pas au rendez-vous ! Ce serait bien qu'elle arrête de "bouder", car à ce rythme là, j'ai peur de partir, sans la voir. Et franchement, même si je passe de très bon moment à Pokhara, si je ne la vois pas, ce serait la cerise sur le gâteau, que je n'aurais pas eu !
Le menuisier du village...
Le retour sera un peu plus rapide, 1 h 30. Malgré que je vais finir à changer mes plateaux, à deux mains... vive made in China ! Mais, parce qu'il y aura aussi beaucoup moins d'arrêt... je garde les images dans ma tête !
Comme tu peux le constater Jérôme, preuve à l'appui, je suis peut-être en "vacances", mais je m'entraîne dur pour les prochains raids... j'espère que tu en fais autant, ainsi que toi Katia !
A très bientôt, pour d'autres aventures... Take Care Yourself !