AREQUIPA
LA VILLE... VOLCANIQUE !
"2 350 mètres d'altitude.
Secouée par les éruptions volcaniques et les séismes presque une fois par siècle depuis l'arrivée des Espagnols en 1532, la deuxième ville du Pérou (864 300 habitants) a un passé riche en tragédies. Les beaux édifices de l'époque coloniale bâtis en sillar, une roche volcanique claire qui scintille au soleil, lui valent le surnom de Ciudad Blanco (Ville blanche) ; les Arequipenos (habitants d'Arequipa) se plaisent à dire que la Lune a oublié d'emporter la ville lorsqu'elle s'est séparée de la Terre. L'imposante Plaza des Armas (place des Armes), dominée par une gigantesque cathédrale, reflète cette architecture singulière, de même que les superbes églises et demeures coloniales disséminées dans la ville.
Le charme d'Arequipa réside aussi dans l'épicurisme de ses habitants, amateurs de bonne chère (ils apprécient surtout la cuisine épicée de la région), de belles choses et de vie nocturne. Le coeur de la ville bat à un rythme effréné, et les rues, véritable microcosme du Pérou moderne, accueillent une foule bigarrée de vendeurs ambulants, de banquiers, d'artistes, d'étudiants et de religieuses...
Les Arequipenos, fiers et friands de débats, en particulier politiques, expriment leurs convictions par des manifestations régulières sur la Plaza des Armas. Ils tiennent tant à affirmer leur indépendance intellectuelle par rapport à Lima qu'ils ont un temps conçu leur propre passeport et leur propre drapeau. L'ampleur des célébrations qui commémorent la fondation de la ville, le 15 août, témoigne de cette fierté régionaliste.
Histoire :
Des découvertes archéologiques attestent la présence d'Indiens aymara originaires de la région du lac Titicaca avant la période inca. Certains chercheurs pensent que la ville leur doit son nom (ari signifiant "sommet" et quipa "situé derrière" en aymara) ; Arequipa serait donc "l'endroit derrière le sommet" d'El Misti. Par ailleurs, une légende affirme que le quatrième inca (roi), Mayta Capac, émerveillé en découvrant cette vallée, aurait ordonné à sa suite de s'arrêter en disant : "Ari, quipay" ("Oui, restons"). Les Espagnols redécouvrirent la ville le 15 août 1540, une date commémorée par une semaine de festivités.
Construite dans une région sujette aux catastrophes naturelles, Arequipa fut entièrement détruite par des séismes et des éruptions volcaniques en 1600, avant d'être secouée par des tremblements de terre en 1687, 1868, 1958, 1960, 2001. En raison de cette menace permanente, les constructions sont basses, ce qui leur assure une plus grande stabilité. Malgré ces calamités répétées, bon nombre de superbes édifices historiques subsistent."
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Il y a une certaine catégorie de la population Péruvienne (dans d'autres pays également), que je n'ai absolument pas envie de rencontrer... ce sont les pirates de la route ! C'est pour cela, que pour rejoindre Arequipa, je vais prendre une des compagnies les plus sûres du pays : Cruz del Sur (Croix du Sud). Une fois installés, confortablement dans le bus, un des responsables prend chaque passager en photo. Nous partons avec 2 chauffeurs, car nous avons 15 h de trajet et hors de question de s'arrêter sur le bas côté de la route (faut pas tenter le diable non plus
) pour prendre les gens au passage. Les arrêts se feront une fois au terminus de Nazca (endroit que j'aurais bien aimé aller pour visiter ces fameuses lignes mystérieuses, mais trop dangereuses à survoler... des avions se scratchent
), et à chaque changement de chauffeur. Le car, est équipé d'un GPS de localisation, donc suivi à la trace.
Julie, la personne avec qui je suis en contacte depuis plusieurs semaines, vient me chercher à la gare routière et direction sa maison pour y rester plusieurs jours.
Je fais la connaissance de 3 Français, qui font exactement le même parcours que moi, à la différence que eux, ils vont le faire en 11 jours (voyage compris), alors que moi... en 1 mois ! Eh oui, j'ai décidé de prendre mon temps. Ce qu'ils font, aux dires de Julie et des autres personnes qui les ont croisés par la suite : "c'est de la folie" ! Car, nous traversons une partie du pays (les distances sont très longues), avec une donnée qui n'est pas à négliger : l'altitude et les risques que cela peut engendrer, surtout, si nous ne prenons pas le temps de l'adaptation. D'ailleurs, j'ai appris qu'Alban, avait été malade à Cuzco, durant 3 jours.
Julie, qui nous sert le Pisco... Les sprinters du Pérou, Julie et sa maman
Spécialité Péruvienne, qui ne faut pas abuser ! Norma, notre cuisinière.
Direction la place des armes, avec sa magnifique Cathédrale et le volcan El Misti (5 822 m), que je vais imaginer en arrière plan, car durant tout mon séjour, il m'a boudé .
La Cathédrale et le volcan El Misti, qui est derrière... normalement !
Balade dans les rues d'Arequipa...
"L'église de la Compania, est l'une des plus anciennes d'Arequipa. Elle doit sa renommée pour sa façade ornementée et son maître-autel sculpté de style churrigueresque (un style très chargé particulièrement prisé à la fin du baroque Espagnol) entièrement recouvert de feuilles d'or. A gauche de l'autel se trouve la chapelle San Ignacio (photos interdites), dont la coupole polychrome est richement ornée de fresques représentant des fleurs, des fruits, des oiseaux tropicaux, des guerriers et des anges."
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Et son cloître, qui jouxte l'église...
"Le monastère Santa Catalina fut construit en 1580 par une veuve fortunée, Maria de Guzman, qui sélectionnait soigneusement les nonnes. Elle n'acceptait que les jeunes filles issues des meilleures familles Espagnoles, qui lui apportaient une dot substantielle.
Selon la tradition, les cadettes des familles aristocratiques entraient au couvent pour renoncer aux biens de ce monde, mais, à Santa Catalina, chacune disposait d'une à quatre servantes ou esclaves (généralement noires). Conservant leur train de vie, elles pouvaient inviter des musiciens et organiser des réceptions.
Après trois siècles, le pape Pie IX chargea la soeur Jesefa Cadena, une dominicaine austère, de restaurer la discipline. Celle-ci arriva en 1871, renvoya les aristocrates en Europe et libéra les multiples servantes et esclaves, dont beaucoup restèrent en tant que religieuses. A compter de cette époque, le monastère s'enveloppa de mystère jusqu'à son ouverture au public, en 1970, lorsque le maire d'Arequipa l'obligea à se moderniser.
Aujourd'hui, quelque 30 religieuses continuent de mener une vie recluse dans les bâtiments nord, alors que le reste du monastère est ouvert au public.
Ce monastère, compte parmi les édifices religieux coloniaux les plus extraordinaires du pays. Entouré de hautes murailles, il occupe une cuadra (pâté de maisons) entière, formant presque, avec ses 20 000 m², une citadelle au coeur de la ville. Ce lieu déconcertant plonge le visiteur dans un monde oublié de passages sinueux, de cellules spartiates, d'art religieux et de mobilier d'époque les plus photogéniques."
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L'entrée principale du couvent et ses hautes murailles...
Le parloir Le patio du Silence
"L'arche de silence, débouche sur le cloître des novices. Après l'avoir franchi, les futures religieuses devaient se taire et se consacrer au travail et à la prière. Au bout de 4 ans de noviciat, au cours desquels la famille payait une dot annuelle de 100 pièces d'or, elles pouvaient choisir de prononcer leurs voeux ou de quitter le couvent, souvent au risque de jeter l'opprobre sur leur parentèle."
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"Les nonnes passaient ensuite dans le cloître orange, baptisé ainsi à cause des ses orangers représentant le renouveau et la vie éternelle."
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Les nouveaux bâtiments, où les nonnes actuelles sont recluses...
Les domestiques, lavaient des monceaux de linge dans d'énormes jarres en terre.
"La cuisine commune, sombre et à l'odeur de renfermé, servait d'église avant la réforme du couvent en 1871."
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"La soeur Ana, connue pour l'exactitude de ses prédictions et les miracles qu'elle aurait accomplis jusqu'à sa mort, en 1686."
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Direction le grand cloître, qui est "bordé de part et d'autre par la chapelle et la galerie d'art, qui faisait autrefois office de dortoir. En forme de croix, le bâtiment abrite peintures murales illustrant la vie de Jésus et de la Vierge."
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Avant de visiter les environs d'Arequipa, je m'attaque à une autre spécialité du Pérou... le Inca kola ! Délicieux... si vous aimez les boissons sucrées +++ !
Les environs d'Arequipa... sans la vue sur les volcans : El Misti, le Chachani (6 075 m) , etc.
Norma, la maman de Julie, fait partie d'une association qui une fois par mois apporte leur soutien dans divers domaines. Le mois dernier, ils avaient distribué des vêtements, dans des quartiers pauvres. Aujourd'hui, avec quelques membres, elles vont apporter un gâteau, ainsi que de la boisson gélatineuse aux enfants de l'IME. Ce sont des enfants, qui pour la plupart sont abandonnés par les familles, car elles ne peuvent pas subvenir à l'énorme coût et l'état, ne donne rien pour les aider. Norma, me demande si je veux bien l'accompagner... c'est parti !
Nous rejoignons ses 3 "copines", pour prendre le taxi. Mais, si je compte bien : les 3 copines de Norma + Norma + le chauffeur de taxi et moi, cela fait 6 personnes ??? C'est vrai, où est le problème ?!! 2 devant et 4 derrière. Avec une fesse sur la banquette et une autre sur la portière, nous pouvons y aller
!
Pendant mon séjour à Arequipa, je suis partie 2 jours au canyon du Colca... mais ça, ce sera dans le prochain article !
A bientôt, au canyon du Colca, pour d'autres aventures... Cuidate !