Le Monde est à NOUS...

Cela va faire presque une semaine que je suis arrivée au Népal et je n'ai toujours pas vu ce massif de l'Annapurna, dont tout le monde me parle comme... il n'y a pas de mot d'ailleurs, pour le décrire et dont je rêve, depuis que j'ai mis ce pays sur mon voyage. En fait, c'est la raison première pour laquelle je suis venue ici... amoureuse de montagne et de ce milieu, je ne pouvais pas faire impasse, au Népal, qui pour moi est le meilleur endroit, dans ce domaine. D'accord, tu ne veux pas venir à moi, alors c'est moi, qui vais venir à toi ! Cet après-midi, direction Sarangkot, où je vais passer une nuit, pour assister au coucher et au lever du soleil. Je croise les doigts, car ce matin, le temps est toujours aussi couvert ! Mais avant d'aller à la conquête de cette chaîne Himalayenne, je vais visiter un peu les alentours de Pokhara : cascade de Devi et la pagode de la Paix.

"La cascade de Devi, également appelée Patale Chhango, cette cascade marque l'endroit où la Pardi Khola plonge dans un gouffre et disparaît sous terre dans un grondement assourdissant, surtout lorsque la rivière est en crue après la mousson.

Selon les habitants, le nom de la cascade viendrait d'une déformation de David, un voyageur Suisse qui se noya dans le gouffre avec sa fiancée."

Lonely Planet

La Pardi Khola, qui plonge...

     
... dans son gouffre

En prenant la direction de la sortie, je passe à côté de ce point d'eau. Porte bonheur, si l'on arrive à déposer sa pièce sur le socle central ?! J'essaie : première réussie,  yessssss ! Par contre pour les 2 autres, je n'aurais qu'à repasser... difficile, avec la variante de l'eau.

Fini de jouer, je me dirige maintenant vers la pagode de la Paix. J'ai plusieurs options pour y aller, itinéraire facile (20 minutes) : bus jusqu'à l'entrée et le reste à pied... faut pas exagérer, j'ai le Machhapuchhare qui m'attend et il ne se fait pas en bus ; itinéraire panoramique (2 heures), le problème c'est que je compte enchaîner sur Sarangkot ensuite et qui compte également 2 heures de montée (sans se tromper !), je n'aurais jamais le temps... ; itinéraire rapide (1 heure), prendre un batelier qui me dirigera jusqu'au bout du chemin et c'est parti... très intéressant par temps découvert, car la chaîne Himalayenne se mire sur le Phewa Tal, mais en ce moment, elle "boude". C'est quand même pour ce dernier que j'ai opté, mais c'est sans compter sur les recommandations des autochtones. Ils me disent, qu'avec les pluies qui se sont abattues ces derniers jours, le chemin n'est pas très bon. D'accord, je vais donc prendre le premier itinéraire, celui du bus, mais à pied, j'en ai pour une heure.

                                                                               Balançoire, en plein milieu du chemin ?!!

     
                                                                       Les dernières 10 minutes, avant la pagode de la Paix

"la blanche pagode de la Paix, perchée sur une étroite corniche au-dessus du lac Phewa Tal, a été construite par des moines bouddhistes de l'organisation japonaise Nipponzan Myohoji pour promouvoir la paix dans le monde. "

Lonely Planet

La pagode de la Paix

Vues, sur Pokhara et le Phewa Tal

Au moment de la descente, à 10 minutes de l'arrivée, je sens quelques gouttes d'eau et là, je me dépêche, à prendre mon kaway, qui pour une fois que j'anticipe est au-dessus... car en général, le préambule n'est pas très long, avant que ce soit la grosse averse. Pas raté, juste eu le temps de le mettre... vraiment des pluies de mousson, à la différence c'est qu'il fait froid ! Je squatte un petit boui-boui, pendant ce déluge qui dure un petit moment.

La mousson du mois d'octobre ?!?!

Petit imprévu, qui veut dire changement de programme... direction le restaurant français "panoramix", éh oui, les Gaullois sont partout !!! Histoire de se restaurer et de réfléchir sur la suite. Je décide quand même d'aller à Sarangkot, mais en voiture... car à pied, il se fait tard et je ne connais pas bien le sentier, ni dans quel état il est ?! Je le redescendrai demain matin.

Pas de souci pour trouver un taxi, c'est la bonne course pour eux. De plus, ils sont super sympas en général. Là, n'ayant pas réservé d'hôtel, il prend son téléphone et en appelle : premier, complet... oups ! Deuxième, ok... ouf ! Quelque fois, c'est peut-être pas plus mal de prévoir . 45 minutes de route et 20 minutes de prévu, pour grimper les marches. En passant, une femme me demande si je veux une chambre, sourire aux lèvres : "non merci, j'en ai une de réservée !", avec une superbe vue, d'après ma bible. J'ai mis 5 minutes et oui, je suis comme ça ! Non, non, je ne suis pas "super woman", mais plutôt, "super flippée". Ce qui pour vous paraît un petit chemin, pour moi, c'est une crète et qui dit crète, dit "vide"... marche arrière, ok pour la chambre !

"ma terreur"

J'ai essayé de me raisonner pourtant, de rester calme, un pas à la fois, mais, je ne sais pas... avec la pluie qui est tombée, je me sens encore moins en confiance. Je pourrais y aller, mais si je bloque en plein milieu ?!! Ou si j'y arrive, il va bien falloir que je redescende demain et c'est encore pire, les descentes, car je suis face à ce "vide"... à moins que j'appelle Hervé, c'est l'ami de Anne-Claude, qui fait des tandems de parapente, sur cette montagne d'ailleurs  ! Je sais que dans l'acrophobie, c'est uniquement lié au psychique, mais au fil des années, c'est de pire en pire. Puis, je me connais... c'est plus sérieux que je n'y aille pas. Je demande à Binosh, d'appeler l'hôtel que le chauffeur de taxi avait réservé, pour leur dire d'annuler... no problem ! C'est vrai, je suis là aussi dans le pays du no problem... sauf que quand ils ne peuvent pas et ça arrive, ils te le disent, mais en général, ce sont des sacrés débrouillards. 

Ganesh et Bishno, mes sauveurs

La vue n'est pas si mal et je ne suis pas entassée par une horde de touristes... d'accord, j'essaie de me rassurer comme je peux  ! 

La chaîne des Annapurnas...

si si, regardez bien, derrière les nuages 

Ce qui est dommage, c'est que nous sommes en période de pleine lune et que cela aurait été magnifique de voir les montagnes, sous cet angle là. Mais bon, déjà si elles pouvaient pointer le bout de leur nez au moins une fois, ce serait GENIAL. Ganesh me dit que ce matin, ils en ont vu une bonne partie et que cela faisait plusieurs jours, que cela n'était pas arrivé... merci, pour le couteau dans la plaie . Il espère pour demain, mais il ne sait pas. Je partage le dîner avec leur fils, qui reprend les cours de médecine demain, à Katmandou et de l'oncle. Très bonne soirée, en espérant que la journée de demain soit belle... ou plutôt devrais-je dire : dégagée ! Ganesh, promet de me réveiller à 6 h, avant de conduire son fils à l'arrêt de bus. Maintenant, emmitouflée sous 2 grosses couettes, car il fait froid à 1 500 m d'altitude... je croise les doigts pour demain.

A très vite, pour la suite de l'aventure... Take Care Yourself !